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Son parcours universitaire

SCA : Initialement, j’étais passionné par les domaines artistiques et créatifs, la musique, la littérature, l’art, le cinéma, etc. L’intérêt pour le droit et la profession d’avocat est venu au cours de mes études.

J’ai fait la majorité de mes études à la Sorbonne, initialement en droit public des affaires puis en propriété intellectuelle et en droit d’art. En effet, après avoir fait des stages dans le domaine du droit public des affaires, j’ai préféré me réorienter vers les domaines qui me passionnaient initialement en me redirigeant vers des études d’histoire de l’art, de propriété intellectuelle, et en poursuivant mes expériences professionnelles dans les domaines de la création.

Pourquoi le droit du numérique également ?

SCA : Le choix de se spécialiser également en droit du numérique est d’abord venu d’un intérêt pour les nouvelles technologies. J’avais un intérêt de base pour l’impact des technologies sur la société, les questions éthiques, les questions politiques et sociales autour des outils numériques. Par ailleurs, aujourd’hui les industries culturelles et créatives dépendent également énormément des outils numériques : les plateformes, la vente d’œuvres en ligne, le respect du droit d’auteur en ligne, etc.

J’y ai également vu un moyen de me démarquer en tant que jeune avocat. Quand j’ai commencé à m’intéresser au marché de l’art, les Confrères m’ont expliqué que c’était un domaine restreint avec peu de dossiers, des avocats installés depuis longtemps. J’ai naturellement choisi d’ouvrir mon champ aux autres domaines créatifs et pas uniquement aux « beaux-arts ». Puis, ouvrir aussi au domaine du numérique et réfléchir aux enjeux juridiques autour du numérique, c’est ce qui m’a permis de faire la différence en tant que jeune avocat, de trouver ma place parce que les avocats installés depuis longtemps n’ont pas toujours les connaissances dans le domaine numérique, la maîtrise des outils, etc. 

Des difficultés rencontrées pendant son parcours ?

SCA : La première difficulté c’était de comprendre la réalité du métier d’avocat. Les études de droit m’ont paru très théoriques et j’avais du mal à me projeter sur la pratique et sur ce que j’allais pouvoir faire des connaissances acquises à l’université. J’ai donc multiplié les stages, pendant plus de deux ans et demi au total.

Ensuite, au début de la carrière d’un avocat, il peut être délicat de trouver la structure dans laquelle exercer, de comprendre les différents modes d’exercices et de collaboration. J’ai débuté dans un cabinet où j’ai appris beaucoup d’aspects du métier par chance parce qu’on nous laissait beaucoup de responsabilités.

Au début, les principales difficultés que j’ai rencontrées résidaient dans la difficulté du mode d’exercice en collaboration, le management catastrophique de certains cabinets d’avocats et l’obligation de se conformer aux standards des cabinets dans lesquels on débute. En effet, on apprend dans les cabinets à se conformer à la façon de travailler, aux projections des clients, à respecter les codes du métier, mais parfois on en vient à oublier ce qui nous a poussé vers ce métier, notre passion, notre singularité.

Qui sont ses clients ?

SCA : J’exerce dans les industries créatives, culturelles et technologiques : l’art, la musique, le graphisme, la mode, l’audiovisuel, tous les domaines liés à la propriété intellectuelle et qui ont évidemment des enjeux numériques. Mes clients sont concrètement des artistes, des graphistes, des musiciens, des acteurs mais aussi des sociétés, des labels de musique, des galeries d’art, des startups dans la tech, des studios de création numérique, des marques de mode et de luxe. Donc ce sont autant des petits entrepreneurs, des créatifs que des sociétés dans ces domaines.

Et ce qui est le plus satisfaisant dans la profession c’est d’accompagner les créateurs et les sociétés sur le long terme, les voir évoluer dans le temps. La majeure partie de mon activité est consacrée au conseil, elle s’exerce donc sur le temps long. Il y a certains clients que je conseille depuis mes débuts il y a 5 ans et qui sont devenus pour certains des amis proches. J’aime bien cet aspect de la profession, le fait de devenir un partenaire des projets, des clients et d’accompagner leur évolution dans le temps long.

Et agent d’artistes c’est quoi ?

SCA : J’ai aussi cette activité d’agent d’artistes aussi appelée « avocat mandataire d’artistes et d’auteurs ». En tant qu’agent d’artistes et d’auteurs, vous êtes amené à accompagner des artistes, à les représenter, à structurer leurs activités, à rédiger et négocier leurs contrats, à gérer leurs contentieux, etc.

Aussi, selon le type d’agent que vous êtes, vous pouvez être amené à développer des carrières en trouvant des opportunités à vos clients. En tant qu’avocat, nous n’avons pas forcément ce réseau dans tous les domaines artistiques, cela dépend du domaine d’activité et du réseau qu’on a développé au cours des années. Pour ma part, j’accompagne mes clients sur leurs enjeux administratifs et juridiques dans tous les domaines créatifs et je propose des services de développement de carrière dans le domaine de l’Art ou de la musique.

J’ai également développé une expertise particulière dans les partenariats conclus entre les créateurs et les grandes marques de luxe ou de mode qui est un domaine en pleine expansion qui pose de nombreuses questions passionnantes en termes juridiques, créatifs, et business.

Quelle évolution dans les prochaines années pour la profession d’avocat ?

SCA : Dans un premier temps, je vois l’usage plus généralisé des outils d’IA par les avocats. On assiste à un bouleversement assez radical de beaucoup d’industries avec l’intelligence artificielle notamment celle du droit et des avocats, mais on sait qu’il y a une partie de notre travail au quotidien qui n’est pas remplaçable par l’IA et qui sera nécessairement à valoriser et développer davantage.

A ce titre, je pense que la valeur ajoutée des avocats sera encore davantage dans l’accompagnement humain, le conseil, le fait d’avoir une vision stratégique des enjeux du client et d’avoir aussi une connaissance de l’industrie, des professionnels et des métiers.

Et puis ce qui peut être intéressant dans le futur pour les avocats, c’est une ouverture à d’autres activités annexes qui peuvent enrichir le métier comme l’activité de mandataire d’artistes que j’exerce, mais aussi d’autresprofessions. Et je pense qu’on aura de plus en plus de cordes à notre arc : il y aura de plus en plus des avocats communicants, des avocats agents d’artistes, des avocats mandataires immobilier, etc.

Quelles qualités pour réussir ?

SCA : J’exerce dans des domaines créatifs qui sont nécessairement liés aux émotions, souvent avec des clients qui peuvent avoir une certaine sensibilité, donc on apprend aussi à gérer ces situations-là, à rassurer, à être l’oreille attentive, le psy parfois de certains clients. Mais c’est une part du métier qui est importante. Il faut être à l’écoute.

Il y a parfois des personnes sur votre parcours qui vont chercher à vous démotiver et vous allez rencontrer beaucoup d’obstacles, donc il faut apprendre à croire en soi et être passionné par ce qu’on fait ou a minima intéressé. C’est d’autant plus important dans les domaines créatifs. Et il est utile d’avoir aussi une connaissance pratique des domaines créatifs et artistiques dans lesquels on exerce. Pour ma part, j’ai par exemple une connaissance aigüe des domaines créatifs et plusieurs années d’études en histoire de l’art qui m’ont aidé dans la compréhension des pratiques, des carrières d’artistes, du fonctionnement du marché, etc. Avoir une maîtrise de l’anglais et des enjeux internationaux dans ma spécialité est également fondamental parce qu’on travaille beaucoup à l’international, en anglais. Une appétence pour les nouvelles technologies est aussi un atout important.

Un dernier conseil à nos étudiants ?

SCA : Essayez de vraiment chercher votre voie et ce qui vous intéresse plutôt que de vous conformer à ce que veut le marché, les cabinets, l’université, etc. En tant qu’avocat d’affaires, il faut savoir qu’aujourd’hui, on se définit davantage en fonction des industries pour lesquelles on travaille, plutôt que pour les matières qu’on pratique.

Je vous conseillerais également de développer votre connaissance de l’international en étudiant à l’étranger et en voyageant, je pense que ça peut aussi être une très grande force d’autant que les études de droit nous poussent parfois à renoncer à ces projets-là, alors qu’en cabinet ou en entreprise, on demande une très bonne maîtrise del’anglais et des enjeux internationaux.

Il faut aussi développer d’autres compétences au-delà du droit comme la maîtrise des outils technologiques et rester curieux en explorant les domaines qui vous intéressent. Et pour finir, ne pas renoncer à ce qui fait votre originalité, votre différence car, une fois à votre compte, c’est ça que viennent chercher les clients !

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